Le rallye Africa Race fut une sacrée course pour le Team Raidlynx. En effet, Jérôme Pélichet et Eugénie Decré ont pris la tête de la course dès la 2e étape et ils ont conservé jusqu'à la 7e étape. Il était évidant pour nous que Jean-Louis Schlesser allait nous repasser en tête avant la fin du rallye. L'écart de performance entre une petite auto d'amateur et une auto que l'on pourrait nommé d'usine n'est pas anodin. Nous n'avons rien laché du début jusqu'à la fin. Toutes les spéciales on les a faits à bloc avec le maximum de concentration et Jérôme le pied droit soudé au plancher. Nous n'avions pas droit à l'erreur et parfois des questions se posaient dans la tête de l'équipage. Ça passe ?! C'est beau ! Un pilotage pointu, un pied droit de plomb, une navigation précise, une équipe de mécaniciens ultra motivée et très performante et le tour est joué.
Pour l'anecdote, un petit morceau de piston à casser par défaut sans altérer les performances du moteur à l'endroit exact de la même spéciale où l'an passé nous avions cassé un des pistons. La nuit du 31 a été longue et endurante pour l'équipe mécanique du team. Aucune perte de temps, les résultats sont toujours excellents et permette à l'équipe de rester en tête du rallye. Impressionnant quand l'on regarde le plateau de voiture, certes peut-être pas nombreux, mais de hautes qualités, avec un grand nombre de buggys. Tout se déroule à la perfection jusqu'à l'avant-dernière spéciale qui sera la boucle noire pour l'équipage tenadi-tenadi.
Départ dans la 10ètape en confiance, car nous avions 2 h d'avance sur Stéphane Henrard et 2 h 30 sur François Lethier ce dernier a malheureusement abandonné au début de la spéciale suite à un tonneau. Vers le kilomètre 65, l'on se pose sur une touffe d'herbe, la végétation ayant beaucoup poussé à la suite de fortes pluies, le désert de dune étaient emplis d'herbe sèche. En bascule sur le petit mont de sable, l'on s'aperçoit d'une fumée importante à la protée des pieds côté navigateur. Sorti de l'auto en express pour éteindre les flammes qui se propageaient aux quatre coins du dessous du Wildcat. Une fois le feu éteint, ouf, on prend le temps d'enlever les autres herbes afin de diminuer les risques. Là on constate que le câble de sélection de marche arrière a complètement fondu. Après cet obstacle passé, ou nous perdons pas loin d'une heure, nous repartons couteau entre les dents au cap et au passage le plus court. Nous arrivons dans un cordon de dune court, mais imposant. L'on saute une dune et l’on atterrit sur celle d'en face, déjantage de la roue avant droite, l'auto avec le nez dans la dune, il restait 2mètres avant le sommet. Il nous a fallu déplacer la dune un peu moins d'une heure à pelleter en plein soleil. Et c'est reparti, plein gaz, on double les camions, les derniers concurrents auto et l’on enquille un cordon de dune avec toute la rage de vaincre. Nous avions à ce moment-là perdu toute notre avance sur le buggy Henrard. Et là, on peut vraiment dire que c'est une journée sans bol, l'on subit une crevaison lente dans les dunes, pas le top. Là on réfléchit et l’on se dit «pas de marche arrière, plus de roue de secours», on va assuré le retour au bivouac. Nous décidons alors pour une fois de suivre les traces du rallye, hum mauvaise idée, nous nous retrouvons décalé en parallèle à la trace idéale. Aucune envie de couper à travers les dunes et la forte végétation, nous décidons en commun de louper volontairement un waitpoint et de rentrer au plus court afin d'éviter une nuit dans le désert. À ce moment-là, nous savions que la 2e place était déjà perdue depuis un moment et que la marge de temps était très grande, 5 h d'avance sur Mido le 4e au général. Nous voilà donc relégués à la 3e place au général, mais tout de même ravis de notre performance.
Navigatrice de Jérôme Pélichet sur Bowler Wildcat.
3e au classement général